mercredi 22 septembre 2010

- don't ask don't tell -

Le Sénat s'apprête à examiner mardi un projet de loi de finance de la Défense dans lequel figure un amendement visant à mettre fin à la loi "Don't ask, don't tell".

La pop star américaine Lady Gaga a appelé hier ses fans à manifester contre la loi qui impose aux soldats américains homosexuels de cacher leur orientation, à la veille d'un premier vote crucial au Sénat sur cette loi dont Barack Obama a promis l'abrogation.

Le rassemblement se tenait dans un Etat dont les deux sénatrices républicaines pourraient pencher vers le camp démocrate sur cette question.
"Le vrai problème c'est le soldat hétérosexuel qui hait le soldat gay", a dit la chanteuse, qui a parlé une vingtaine de minutes. "Il faut renvoyer les homophobes chez eux!", a-t-elle lancé, reprise par la foule qui scandait "chez eux, chez eux!".

"Libre d'être moi-même", pouvait-on lire sur une pancarte, tandis qu'une autre proclamait "Tout le monde a le droit de servir dans l'armée".
"Je suis ici pour trois raisons: pour la question politique, pour la voir, et parce qu'il fait beau. Mais je ne connais pas sa musique", renchérit Jim Burke, professeur de droit à l'Université du Maine.

Si 60 sénateurs sur 100 votent "oui", une première étape vers l'abrogation de la loi sera franchie. Parmi les plus farouches opposants à sa disparition figure l'ancien candidat républicain à la présidentielle de 2008, John McCain. "J'encourage le débat et la discussion", a affirmé lundi M. McCain, interrogé par la presse, avant d'ajouter en parlant de la pop star: "Je suis heureux qu'elle s'implique".

"Je suis là pour représenter une voix pour ma génération, pas la génération des sénateurs qui votent mais pour les jeunes de ce pays. La génération touchée par cette loi", dit la chanteuse dans cette vidéo sur fond de bannière étoilée, diffusée sur YouTube.

Lady Gaga a même conduit l'austère chef de la majorité démocrate Harry Reid a lui renvoyer le jour même via Twitter un message dans lequel il lui assure qu'un vote aura lieu au Sénat sur cette question et que "chaque personne qualifiée va être autorisée à servir ce pays".

"Cela aura un impact", a assuré Aubrey Sarvis, le directeur de l'organisation Servicemembers Legal Defense Network, qui soutient l'abrogation de la loi, en évoquant l'intense croisade médiatique de la chanteuse.
Depuis son adoption en 1993, la loi impose aux militaires homosexuels de ne pas dévoiler leur orientation sexuelle, sous peine d'être exclus de l'armée.
Près de 14.000 soldats ont ainsi été renvoyés de l'armée, selon les associations de défense des droits civiques.

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